Résumé :
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Les médias ont une influence de plus en plus grande sur la société. À l'intérieur de ceux-ci, les journalistes alimentent le public en informations. De ces deux évidences, on en conclut hâtivement que les journalistes ont beaucoup de pouvoir. C'est à l'examen critique d'une telle assertion que cet ouvrage se destine. La profession de journaliste a connu, en France comme à l'étranger, une sérieuse révision de ses assises sociales. Précarisation, féminisation, spécialisation, hétérogénéisation sont autant de phénomènes qui contribuent à remettre en cause l'identité professionnelle valo- risée des journalistes - tout comme celle d'ailleurs de professions intellectuelles comparables. Ce phénomène est aggravé par l'émergence de nouveaux défis auxquels les journalistes doivent faire face : emprise des logiques industrielles et managériales dans la gestion des rédactions, essor de nouvelles techniques, remise en cause de l'enseignement au journalisme, choc interculturel face à la victoire du modèle occidental d'information dans le monde... De l'analyse présentée ici, il ressort clairement que les journalistes sont en partie dépossédés du pouvoir de libre «fabrication» de l'in- formation. En conséquence, si les journalistes conservent une réelle responsabilité sociale dans la façon d'informer les citoyens, il est plus délicat d'affirmer sans preuve qu'ils disposent d'un énorme pouvoir. Cette idée relève sans doute plus du mythe professionnel que de la réalité sociologique. [4e de couv.]
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